Chapitre 2

 (TOUT OMM CE L OMM / TOUT MOUN CE MOUN) 

VERS HAITI CHERIE, UNE NOUVELLE HAITI 

Une Analyse des Causes de la Situation Actuelle en Haïti et un Moyen d’en Sortir 

AOUT – NOVEMBRE 2022 – Actualisé le 11 janvier et le 29 octobre 2023 
Par Georges-Michel Celcis 

Chapitre 2

Comment S’en Sortir ?


LA CREATION INTENSIVE D’EMPLOIS 

Le nombre de chômeurs en Haïti avoisine les deux millions de personnes, non compris ceux qui se livrent à de petits travaux.  Le taux de dépendance étant de 10 à 1, Il s’agit de lancer une véritable bataille de création d’emplois.  Pour ce, il n’est pas nécessaire de réinventer la roue, mettons-nous au travail ! 

Il existe un grand choix de programmes de création d’emplois en urgence à travers des travaux à haute intensité de main d’œuvre, généralement lancés par l’Etat, mais impliquant aussi le secteur privé.  Une fois la décision prise, au niveau de l’Etat, il appartient à une équipe multidisciplinaire composée de spécialistes en travaux publics, agriculture, santé, éducation et formation, commerce et industrie, économie et finances, ingénierie sociale, associations professionnelles, patronales, et la société civile, syndicats, et autres, de décider des activités, des priorités, d’un budget, et des stratégies d’implantations appropriés.  Ces spécialistes, hommes et femmes, pourront s’inspirer, si nécessaire, du succès d’autres pays ayant affronté des situations similaires.  Il s’agit d’un véritable branle-bas de combat canalisant les énergies dans un programme national supporté par la citoyenneté qui sera tenue informée des détails et progrès.  

Un programme pareil nécessite des investissements importants, indiqués par le budget, question qui sera abordée plus bas.   

Le programme de création d’emplois sera une « locomotive » importante de la marche vers  

HAITI CHERIE, UN PAYS OU IL FAIT BON VIVRE, POUR TOUS

(… Peyi sila a se la doudous …) 

LA CREATION D’UN ENVIRONNENEMT QUI INCITE LES HAITIENS A RESTER CHEZ EUX ET A RENTRER VIVRE CHEZ EUX 

Créer un environnement qui incite les Haïtiens à rester chez eux et, ceux à l’étranger, à retourner chez eux, implique la mise en Å“uvre d’un chantier de construction tel que le pays n’a jamais connu, englobant tous les aspects de la vie en Haïti, s’étalant, sans décourager le lecteur, sur une cinquantaine d’années.  Une fois la décision adoptée par la nation, une entité de gestion sera créée, qui élaborera un programme dont les grandes lignes comprendront : 

  1. une évaluation de l’état des lieux,  
  2. une analyse de toutes les raisons qui nous ont conduits là où nous nous trouvons aujourd’hui,  
  3. une définition de l’environnement souhaité qui sera l’objectif commun à atteindre, 
  4. des objectifs sectoriels clairement définis visant l’objectif final,  
  5. un calendrier d’exécution sur cinquante ans, par étapes de cinq ans, puis annuelles
  6. la préparation de budgets correspondants, 
  7. l’inventaire des disponibilités, 
  8. la recherche de fonds nécessaires,  
  9. la présentation biannuelle à la nation des progrès de chaque étape.   

Projet titanesque !  Naïf ?  Angélique ?  Utopique ?  Certainement pas fait pour les timides, mais pour ceux qui ont les nerfs solides, et une volonté, une ténacité à toute épreuve.   

(…toujours en avant nous irons…} 

Vu la technologie disponible, les talents d’haïtiens tant en Haïti que disséminés à travers le monde, la source de fonds accessibles : descendants des Tainos, de François Makendal, Dutty Bookman, Toussaint Louverture, Dessalines, Pétion, Christophe, des signataires de l’Acte de l’Indépendance, de nos héros inconnus, des sublimes va-nu-pieds, et en mémoire de millions de victimes inconnues, ignorees, oubliees de l’esclavage morts à travers les siècles, avant aoùt 1791,

Haïtiens et Haïtiennes peuvent le faire !

(…Grenadiers… !  Grenadières… !) 

Faisons ensemble un survol, dans les limites de temps de ce texte, des éléments de ce programme mentionné plus haut. 

1. une évaluation de l’état des lieux 

Retenons cette partie de l’entête de ce chapitre : « …qui incite les Haïtiens à rester et à rentrer vivre chez eux. »  Les Haïtiens vivant à l’étranger sont originaires de tous les coins du pays.  Le rêve de chacun étant de retourner à son « pays », lakay, « nan peyi mwen », l’enquête sur l’état des lieux couvrira tous les recoins du territoire, évaluant tous les éléments de l’environnement qui contribuent au choix par l’Haïtien de vivre sa vie entière chez lui, ou, au moins, en Haïti.   

(…ala contan m kontan aswè a m nan peyi mwen…) 

2. une analyse des raisons qui nous ont conduits là où nous nous trouvons aujourd’hui : 

qui est responsable : les « blancs », ou l’Haïtien ?

Du côté des « blancs » 

Certains évènements et faits, tant externes qu’internes et en toile de fond, ont affecté l’histoire de la vie sur notre territoire. 

Depuis le débarquement des Espagnols notre territoire n’a connu que la bouleverse due aux « blancs ». Tantôt envahisseurs, tantôt colonisateurs, tantôt impérialistes, mais toujours cruellement avides de richesses ou revanchards insatiables, pratiquant à outrance la cruauté, la division, la perfidie pour atteindre leur but.  Et nous voici aujourd’hui, une nation telle une bête traquée, maltraitée, souffrant de mille blessures, exsangue, affaiblie, titubant… mais refusant de céder ses droits inaliénables acquis par la plus glorieuse, fracassante, et retentissante victoire sur la plus forte armée du monde, couronnant la révolution la plus importante de l’histoire de l’humanité 1 établissant à tout jamais le dogme universel : 

TOUT MOUN SE MOUN !!!

Ayiti a été un pays où la vie était agréable, pour tous, nous dit-on.  C’était jusqu’au 6 décembre 1492.  De cette date du premier débarquement des « blancs » à aujourd’hui (540 ans et plus !), une liste non exhaustive d’évènements et actes, ne cessant de porter atteinte à notre dignité, reste gravée dans le granite de notre mémoire de peuple :  6 décembre 1492, Fort Nativité, arrivée des Espagnols,  exploitation des indigènes, premier génocide du continent, esclavage et son cortège d’horreurs, relève par les Français 1697, Hédouville, deuxième débarquement/expédition Leclerc, arrestation Toussaint Louverture, noyades, Jefferson, embargos par les nations esclavagistes, héritage colonial2 , exclusion du Congrès de Panama en 1826, LA DETTE, humiliations/rançons, La Navaze, ingérences, vol du trésor, troisième débarquement, occupation Américaine, premiers bombardements et mitraillages aériens au monde, Charlemagne Péralte, massacre Marchaterre, les gens-à-chaussures vs. les va-nu-pieds de Roosevelt, massacre « perejil » dominicain,  campagne anti-vodou, SHADA, les Montclair, 4H, maintien de la dictature exterminatrice durant 29 ans, élimination des cochons créoles, remarque sénateur Américain Biden 1994, dépôt matières radioactives, exploitation or/Clinton, archives FADH, prélèvements miniers clandestins, déportation indésirables, MINUSTAH, choléra ONU, salami dominicain, maltraitance Haïtiens en Dominicanie, les vautours du Fonds de Reconstruction d’Haïti, envahissement d’ONG’s manipulation électorale/Clinton, vote contre le Venezuela, insulte président Américain Trump, CORE groupe, Fondation G-9/La Lime, TWIT La lime, présence La Lime, traitement de migrants Haïtiens au Texas, déportation migrants Haïtiens, indifférence, dédain, mépris, humiliations !

Aaah, ces « blancs Â» !

(Dessalines pa vle wè blan mannan…) 

Avec un chapelet de scélératesses et d’avanies pareil, j’ai toujours plaidé que notre état déplorable de peuple en souffrance, en retard d’éducation et de modernité, est dû aux «blancs». 

Du côté de L’Haïtien 

MAIS !  Voilà que, récemment, des voix s’élèvent pour recommander, réclamer même, un changement dans la mentalité de l’Haïtien pour sortir de nos malheurs.  Certains, et pas des moindres, accusent l’Haïtien d’accumuler tous les vices de la terre.  Cela donne à réfléchir : en quoi « l’Haïtien » peut-il être responsable de ses propres malheurs ?   

Qui est cet « Haïtien » de qui il faut changer la mentalité ?


1 Revolution! THE ATLANTIC WORLD REBORN _ Edited by Bender, Dubois, and Rabinowitz
2 Placide David. L’HERITAGE COLONIAL EN HAITI _ C3 Editions